Le Salar de Uyuni étant notre rêve à tous les deux, nous ne pouvions donc que nous y rendre. Je dirai même que c’est ce qui nous a fait venir en Bolivie.
Le 25 décembre, nous quittons enfin la Paz. Nous faisons l’expérience des routes boliviennes, ou plutôt de l’absence de routes. Très vite le bitume se transforme en champ de patates. Mais on s’en fiche, car nous, on va au Salar.
Une fois dans la ville de Uyuni, qui n’a pas grand intérêt à part celui d’être remplie d’agences offrant des tours pour le Salar, nous partons pour trois jours d’aventure en 4×4. Mario sera notre chauffeur et Nicole, Françoise, Thien-An et Charles nos coéquipiers.
Jour 1 :
Premier arrêt dans un cimetière de trains. Il y a 50 ans, une ligne de chemin de fer reliait la Bolivie et le Chili pour transporter minéraux et or. Puis du jour au lendemain, elle fut abandonnée et les trains entreposés ici car il y avait de l’espace (si j’ai bien compris notre guide).
Puis nous roulons jusqu’au Salar. Le vrai, le beau, le blanc. Nous déjeunons (sur une table de sel, ben entendu) au pied d’une île nommée Inca Huasi, peuplée de cactus géants. À un moment donné, le désert de sel est recouvert d’une fine couche d’eau et donne l’impression d’un miroir absolu. Où est la terre? Où est le ciel? C’est magnifique!
Pour info, le salar d’Uyuni est le plus vaste désert de sel au monde (12 500 km2). Il représente à lui tout seul un tiers des ressources mondiales de sel. Sous ce sel se trouve également une montagne lithium, dont l’exploitation ne devrait plus tarder.
Refermons la paranthèse culturelle et fonçons droit devant, dans ce blanc infini. Au loin, quelques éclairs viennent s’ajouter au spectacle.
Nous dormons dans un hôtel complètement en – devinez quoi – SEL!
Murs, sol, sommiers, tables, décoration en sel. Malgré tout ce blanc, nous n’avons pas passé une nuit blanche. Bien au contraire.
Jour 2 :
« Toc Toc Toc. Holà Chicos! Levantarse! » dit Mario à 5h30 du matin. Sympa ce Mario! Mais bon, on est pas venu pour dormir. Vamos!
Aujourd’hui, nous quittons le salar pour le Sud Lipez. Cette région désertique offre des paysages hallucinants. Des lagunes, vertes, blanches ou rouges avec des flammants bien roses, et des cailloux aux formes hors du commun tel l’arbre de pierre. Nous dormons dans un hôtel, en pierres cette fois-ci.
Jour 3 :
Mon dieu que la nuit fut courte. Nous nous levons à 4 h, mais de bonnes choses nous attendent. À 5000 mètres, des geysers! De la vapeur d’eau s’échappe de partout et une odeur d’oeuf pourri vient nous titiller les narines. Ensuite, nous avons droit à un bain naturellement à 35 degrès au beau milieu du désert. Nous serions bien restés toute la journée ici….mais bon…
Nous déposons nos amis à la fontière chilienne et rentrons à Uyuni.
En arrivant, nous apprenons que le président Evo Morales a eu la bonne idée de doubler le prix de l’essence. Les transports sont donc en grève. Mais on s’en fiche, car nous, on a vu le salar!
Après tout ce sel, rendez-vous prochainement dans la ville de Sucre.
sophiefroggy 