Une semaine dans la steppe

La Mongolie, c’est le pays le moins densément peuplé au monde, alors si   on veut partir à sa découverte, il faut se perdre un peu.

A peine arrivés à Oulan-Bator, Pierre, Jérôme et moi allons déposer nos sacs à l’auberge de la Petite Marmotte puis nous achetons l’équipement nécessaire pour notre trek : un réchaud, du gaz, des couteaux..

Nous visitons tout de même la ville, arpentons ses larges avenues de style soviétique, allons dire bonjour à l’imposante statue de Gengis Khan, le célèbre empereur barbare mongol.

On nous avait bien prévenu qu’il y avait des pickpockets dans la capitale, alors nous faisons attention à nos affaires. Cela n’a pas empêché un gamin de me voler le porte monnaie (vide) que j’avais dans la poche. Je le sens, l’attrape et lui ordonne de me le rendre, ce qu’il fera sans trop de difficultés. Bref, on va continuer à se méfier…

Le soir, nous testons la cuisine locale, d’un très bon rapport quantité prix. Au menu, des buzz (raviolis à la viande), de la viande et encore de la viande. Ce n’est pas mauvais et si j’avais su, j’en aurais gardé pour les jours suivants. Une chose est sure, ce n’est pas en Mongolie que je vais perdre du poids pour pouvoir faire croire à tout le monde que le voyage est un vrai régime..

Nous passons une agréable nuit dans notre charmante auberge.

Le lendemain, c’est le grand départ. Nous allons à la gare routière d’où partent des minibus pour Harhorin. Ce voyage est déjà une expérience hallucinante. Nous sommes entassés dans une petite camionnette. Un homme nous offre des pignons de pain, des bonbons et…du fromage sec ( je me suis d’abord dit : « chouette, des biscuits! », j’ai croqué à pleines dents et ensuite j’ai eu un goût horrible dans la bouche). Les gens chantent cette même musique qui passe en boucle. Très vite, la route devient de plus en plus accidentée. Nous nous embourbons mais personne ne s’énerve et tout le monde y met du sien pour sortir le bus de la boue. Il commence à faire froid et humide. Je suis frigorifiée.

7 heures plus tard, nous arrivons à destinations. Xavier, un français nous reçoit au Morin Jim café, le départ de ses treks à cheval. Première nuit confortable sous la yourte.

Le lendemain, nous allons chercher nos chevaux. Nous partons pour une semaine dans la steppe accompagnés de Moogi, notre jeune guide de 16 ans qui ne parle pas un mot d’anglais mais qui connaît très bien la région.

Nous ne croiserons presque personne durant les jours suivants, hormis des vaches, des moutons, des chèvres, des yacks et des familles chez qui nous dormons le soir. Nous sommes perdus au milieu de nulle part, et je crois que c’est ce que nous cherchions.

Les paysages sont impressionnants par leur immensité et la sensation d’infini qu’ils procurent. Parfois des montagnes, des prairies, des forêts, des rivières.

La difficulté de ce voyage est de trouver de l’eau, à la fois pour boire, se faire à manger le midi et laver la vaisselle. Bien entendu, nous ne nous laverons pas. Autre coup dur : la nourriture. Les femmes cuisinaient pour nous le soir. Au menu : de la chèvre, du gras et du riz ou des pâtes. Parfois du fromage horrible nous est offert et il est très mal vu de refuser. Du lait de jument fermenté, des tartines au beurre, pas de légumes.

La nuit, nous dormions dans la yourte. Parfois, par terre sur un tapis, parfois sur un lit que la famille nous laissait. Afin de contrer le froid, j’enfilais tous mes habits, chaussettes, sacs de couchage mais…j’ai cru mourir de froid. Heureusement que c’est encore l’été.

En général, nous partions en milieu de matinée, faisions 5-6 heures de cheval avec une longue pause déjeuner/sieste au soleil le midi, et nous arrivions en fin d’après midi dans les familles.

Je pourrais parler longtemps de cette aventure qui fut l’une des plus originales et des plus intenses de l’année. Nous avons été bien reçus par les nomades, même si la barrière de la langue était bien présente.   Je garderai un très bon souvenir de cette semaine, autant pour les paysages que pour les rencontres.

Autres anecdotes en vrac : vol de mon cheval au milieu de la steppe, chèvre découpée sous mes yeux, troupeaux à rentrer, bergers à moto, bagarre sous la yourte entre hommes bourrés, traversée difficile et glaciale de la rivière à cheval, une chute…

Cet article a été publié dans 18 - Mongolie. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour Une semaine dans la steppe

  1. Mich dit :

    au moins, rien n’est sophistiqué !!!

Laisser un commentaire